Insatisfaction : quand il faut réopérer…
Comme pour toute intervention chirurgicale, celles qui s’appliquent au nez, appelées « rhinoplasties », peuvent ne pas satisfaire totalement et nécessiter une retouche. Techniquement, on parle alors de « reprise chirurgicale », motivée par l’objectif d’amélioration du résultat esthétique.
Ces imperfections peuvent être liées à un souci de cicatrice, de sous-correction ou de sur-correction du problème initial, d’asymétrie ou encore d’irrégularités. « Quand, lors de la première intervention, les tissus saignent, sont gonflés, il n’est, au moment même, pas toujours possible de tout visualiser et il arrive que certains détails apparaissent par la suite, quand le nez est dégonflé. »
En tant que spécialiste ORL, le Dr. Schauss est parfois amené à intervenir sur des patients en demande d’une telle retouche (rhinoplastie secondaire). Si vous êtes dans le cas, sachez qu’il vaut toujours mieux s’adresser d’abord au premier praticien puisqu’il s’agit de son opération. Ce dernier peut toutefois refuser d’intervenir. Ou il est déjà réintervenu, mais sans succès. De son côté, le patient peut aussi ne plus avoir confiance. « Ces patients arrivent alors chez moi », explique le Dr. Schauss.
Rhinoplastie : quel délai pour un résultat final ?
Mais en fait, à partir de quand peut-on juger du résultat et considérer que celui-ci est définitif ? Combien de temps faut-il attendre avant de pouvoir juger objectivement ? « Après trois à quatre mois, le nez est bien dégonflé, les détails apparaissent clairement et on peut considérer que le résultat est final. Si le nez est dévié ou une bosse toujours présente par exemple, après ce délai, il ne faut donc pas espérer que cela s’arrangera avec le temps. »
Cependant, avant de réintervenir, un délai d’attente d’un an est plus que conseillé pour s’assurer que la maturation cicatricielle est atteinte et que les tissus se sont suffisamment stabilisés.
Il faut prendre en compte qu’un deuxième geste chirurgical est toujours plus délicat qu’un premier car les tissus (os, cartilages, peau) ont déjà souffert (il est parfois difficile d’estimer à quel point).
Le travail du chirurgien consiste généralement à reprofiler le nez. « Il s’agit de retouches parfois très ciblées », rappelle le Dr. Schauss.
Toutefois, si trop de volumes ont été prélevés lors de la première intervention, la reprise peut se transformer en véritable reconstruction et réimplantation. Avec, parfois, un apport nécessaire de matière (cartilage) pour rendre de la rondeur à la sur-correction (pointe de nez trop fine et pincée, par exemple).
Rhinoplastie insatisfaisante, que faire ?
Certains cas sont-ils vraiment « désespérés » ? Non, rassure le Dr. Schauss. De toute sa carrière, il ne lui est jamais arrivé de devoir refuser d’aider un patient déçu par une rhinoplastie antérieure objectivement insatisfaisante. « Certes, il est parfois difficile de dire à quel point on pourra améliorer les choses et le travail peut être assez conséquent, mais on peut presque toujours mieux faire. Parfois, nous voyons des patients qui, après leur première opération, sont finalement encore plus malheureux qu’avant celle-ci. Cela peut alors vraiment devenir une fixation pour le patient, qui est demandeur d’une reprise, et je suis d’avis qu’il faut l’aider. »
Dans tous les cas, rien ne vaut l’expertise d’un chirurgien rompu à ce genre d’interventions et possédant de solides connaissances, à la fois anatomiques et techniques.