CFF : La touche finale d’une nouvelle vie
Différentes interventions chirurgicales peuvent être proposées aux personnes transgenres dans le décours de leur métamorphose physique, notamment au niveau du visage. Ces différentes opérations sont désignées sous le terme « CFF », pour « Chirurgie de Féminisation Faciale ».
La rhinoplastie (chirurgie plastique du nez) en fait partie. Mais elle intervient de préférence en ultime recours, c’est-à-dire après une éventuelle opération de chirurgie maxillofaciale afin que le futur nez puisse s’intégrer parfaitement à la nouvelle forme et apparence du visage. « La rhinoplastie est importante pour une partie de la communauté en dysphorie de genre, qui est demandeuse de l’intervention pour harmoniser davantage le visage », explique le Dr. Schauss, spécialiste en chirurgie faciale (à Liège, Verviers et Eupen).
Dans le cas d’un homme en cours de traitement de réassignation sexuelle par exemple, la chirurgie peut aider à féminiser le visage en intervenant au niveau des mâchoires (trop anguleuses, on peut arrondir les angles). « Dans ce cas, je préfère attendre que cette opération ait été réalisée par mes confrères avant d’intervenir moi-même au niveau du nez, ainsi il pourra s’intégrer de manière naturelle dans le nouveau visage », reprend le Dr. Schauss.
Des profils de nez différents ?
Au niveau du nez, en observant le profil, celui de la femme présente souvent une tendance à être discrètement excavé, alors que le nez masculin est plutôt droit. Quant à la pointe, on considère, en termes techniques, que l’angle entre la lèvre supérieure et la columelle (la petite partie de chair qui sépare nos narines) est plutôt ouvert chez la femme, et plutôt fermé chez l’homme. Le nez masculin est aussi un peu plus large.
Dans le cas d’une réassignation homme/femme (« femme trans » en termes médicaux), il s’agira donc le plus souvent de diminuer le volume du nez (bien qu’il existe aussi des hommes avec de petits nez). « Cette intervention ne se limite pas à une simple réduction de la largeur, il s’agit d’un véritable travail en trois dimensions, notamment sur la pyramide nasale, pour que le résultat final soit bien adapté au visage », précise encore le Dr. Schauss. Il s’agit fréquemment en plus de diminuer les ailes du nez, de rétrécir les narines… Un véritable travail d’orfèvre, qui prend plus de temps qu’une rhinoplastie classique. Certains détails demandent en effet à être peaufinés. « En amont aussi, avant même l’intervention, la procédure exige davantage de réflexion sur ce que l’on va faire par rapport à une correction chez un patient qui garde ses caractéristiques anatomiques de genre. »
La rhinoplastie chez l’homme trans (femme -> homme) est plus rare. Elle consiste souvent à augmenter le nez, ce qui implique éventuellement d’implanter du cartilage (qui peut être pris dans le pavillon de l’oreille) pour augmenter les volumes.